Les bactéries
A\ Généralités
Les
micro-organismes sont les plus petites unités biologiques fonctionnelles. Leur
taille est comprise entre 0,01 et 10 µm.
Les différentes formes
existantes :
· Les coques : ils sont sphériques. Les différents assemblages de coques proviennent de la division cellulaire.
· Les coques : ils sont sphériques. Les différents assemblages de coques proviennent de la division cellulaire.
·
Les bâtonnets (bacilles) : ils sont droits (coli
bacille), incurvés comme les vibrions (exemple : Vibrio cholerae). On peut
aussi trouver des formes irrégulières et enflées aux extrémités (exemple :
mycobacter, corybacter). Une autre forme possible est la forme coccobacille
(exemple : Serratia marcescens).
·
Les hélicoïdaux : on trouve les spirochètes qui
pourraient être à l’origine des mouvements des premières cellules eucaryotes
·
Les formes mycelliennes : ce sont des formes
filamenteuses, comme les Actinomycètes. Les myxobacters ont des organes de
fructification qui sont des ensembles de bactéries de forme similaires.
B\ Structure
Les micro-organismes sont étudiés par
fractionnement, par immunocytologie, ou au microscope électronique à balayage
(MEB). On a un schéma type de bactéries avec des composants types comme les
ribosomes, le cytoplasme, la paroi, la membrane cytoplasmique et l’ADN. On peut
aussi trouver des composants facultatifs comme les granules, les réserves, les
chromatophores, des fimbriae, des flagelles et des capsules.
1\ La membrane plasmique
Cette membrane a une structure classique,
en double feuillet, mais moins rigide que les membranes eucaryotes car elles ne
possèdent pas de stérols (sauf les mycoplasmes).
a\ Composition
Cette membrane est composée de 30 à
40% de lipides (dont les glycérophospholipides) et de 60 à 70% de protéines.
b\ Rôle et fonction
C’est une barrière semi-perméable qui
permet le transport passif de certaines molécules grâce à des protéines
canales.
Les protéines membranaires sont des
enzymes permettant des biosynthèses de lipides bactériens ou de
peptidoglycanes.
La membrane peut avoir un rôle
respiratoire grâce à la présence de cytochromes dans cette membrane (un peu
comme une mitochondrie).
2\ Le cytoplasme
Il contient 80% d’eau avec un pH
compris entre 7 et 7,2 où sont dissous des sucres, des ions, des acides aminés…
On y trouve aussi des inclusions de granules de polyphosphates ou de
polyhydroxybutirate, des ribosomes associés à l’ARNm sous forme de polysomes
(1000/cellule).
3\ Le nucléoïde
C’est le génome bactérien (ou
chromosome bactérien). Il peut exister sous plusieurs copies en même temps. On
assiste au phénomène d’amitose : il n’y a pas de synchronisation entre la
division de l’ADN et celle de la cellule.
a\ Organisation
Ce nucléoïde n’est pas isolé du
cytoplasme par une membrane. Il est constitué par un double brin circulaire
(refermé) d’ADN : c’est un assemblage en double hélice de deux chaînes
antiparallèles et complémentaires de nucléotides. (A et G sont puriques alors
que C et T sont pyramidiques)
L’ADN
bactérien est sans histones et est super-enroulé. Très souvent, ce dernier est
ancré en un ou plusieurs points de la membrane plasmique. Par exemple, chez
Escherichia coli, on trouve 5 millions de paires de base où 4300 gènes sont identifiés
(60% du total). Cet ADN mesure 1mm quand il est déroulé et représente 10% du
volume cellulaire.
b\ Rôle
C’est le support de l’hérédité. Ce
nucléoïde permet de lire le génome, de le transcrire en ADN (afin de
synthétiser des protéines). Il subit aussi la réplication pour assurer la
descendance.
c\ Biosynthèse de nucléoïdes
La réplication est la synthèse d’un
nouveau génome : c’est un mécanisme semi-conservateur et bidirectionnel.
Il apparaît une fourche de réplication
grâce à une DNA-polymérase. Il y a phosphodiestérification entre l’amorce d’ADN
et ce qui est lu dans le sens 3’à5’.
On
parle de brin sens quand il y a réplication dans le même sens que celui de
l’ouverture de la fourche de réplication.
Les fragments synthétisés sur le brin
anti-sens sont reliés par une ADN-ligase.
Les deux brins sont synthétisés
en même temps dans les deux sens.
L’ADN-gyrase
permet de désenrouler au point d’origine et suit le mouvement des fourches.
Cette enzyme est inhibée la norobiocine (antibiotique).
d\ Les plasmides
*Définition : ce sont des molécules
d’ADN double brin, circulaire, qui, extrachromosomique, ne constituent pas le
génome bactérien. Ils ont une réplication autonome (un pouvoir infectieux), une
petite taille et codent pour une information génétique non-indispensable. Ils
peuvent infecter des bactéries ou être échangés entre elles.
Ces plasmides ont été découverts en
1952 sur Shigella dysenteriae.
Shigella
résistante + E. coli saine à Shigella résistante
à E. coli
résistante
à E. coli
saine
Réplication
et transfert : elle se fait de façon autonome selon le même processus que
celui du nucléoïde. Ils ont la même vitesse de réplication : on peut donc
avoir plusieurs plasmides en même temps dans une même cellule. Le transfert des
plasmides se fait par conjugaison :
*Propriétés :
les plasmides sont des unités codantes. Ils donnent à la bactérie :
-
la
possibilité de synthèses spéciales
-
une
résistance à des antibiotiques : comme des enzymes qui dégradent les
antibiotiques (par exemple : la b-lactamase qui résiste aux pénicillines.
-
Une
pathogénicité. Chez E. coli, il y a synthèse d’entérotoxines qui provoquent des
maladies. E. coli peut aussi gagner l’aptitude à se fixer sur une membrane.
-
Un
pouvoir infectieux
-
Le
plasmide F donne la possibilité de recombinaison génétique : il code pour
la synthèse de pili sexuels pendant la conjugaison.
Schéma d’une cellule bactérienne
e\ La paroi
C’est la plus externe, c’est elle
définit la cellule procaryotique. De plus, celle-ci sert à la classification
des micro-organismes. Elle représente 20% de la masse sèche. Elle a un rôle
majeur dans la résistance à la pression osmotique et aux déformations. Cette
coloration (ou non-coloration) est
révélatrice d’une différence structurale de la paroi.
Organisation :
La coloration de Gram (en 1844). C’est
une étape préliminaire pour la reconnaissance d’une bactérie. Cette coloration
est réalisée en présence d’iode, puis on lave à l’alcool : on trouve alors
deux cas distincts : - les bactéries sont décolorées : ce sont des
gram-
-
les
bactéries gardent la coloration : ce sont les gram+.
La paroi des gram+ est 1000 fois plus
grande que celle des gram-. La paroi
des G+ est généralement composée de peptidoglycane et d’acide teïchoïque. Ce
dernier représente 50% du poids de la paroi structurée.
La
paroi des G- est composée, sur la membrane externe, de lipoprotéines, de
LipoPolySaccharides et de trimères : c’est un réseau lâche.
Remarque :
Les mycoplasmes ne sont ni l’un ni l’autre : ils n’ont pas de paroi. Les
archéons ont une structure un peu différente.
Composition
globale :
Dans les parois de G-, on trouve plus
d’acides aminés et de lipides.
·
Les macromolécules spécifiques :
-
L’acide
teïchoïque : il est composé, soit de ribitol (CH2OH-(CHOH)3-CH2OH), soit
de glycérol. Ils sont substitués avec du glucose et/ou de l’alanine. Cet acide
peut avoir un rôle de reconnaissance antigénique (sérotypie). Ces acides sont
ancrés, soit dans la membrane, soit dans le peptidoglycane (où ils sont
pariétaux). Ils servent aussi à relier la membrane et la paroi. Plus le réseau
formé est dense, plus la paroi est rigide.
-
Le
LPS : chez les G-, il constitue les feuillets externes de la paroi externe
de cette bactérie. Ce LPS est composé en trois parties
·
le lipide A :
·
Le rôle du LPS : il a le même rôle antigénique que
l’acide teïchoïque d’ancrage et de structuration de la membrane externe.
-
Les
protéines de la membrane externe des G- :
On trouve deux grands types : les
lipoprotéines qui sont des polypeptides qui lient la membrane externe au
peptidoglycane et les protéines matricielles qui traversent la membrane externe
et qui peuvent avoir un rôle dans le transport (porines) ou dans la réception
des phages.
-
Le
peptidoglycane : (mureïne, glycocalix). Il a un haut poids moléculaire et
est spécifique aux eubactéries. Il assure un rôle structurant (résistance et
pression). Il donne donc la forme cellulaire et empêche la lyse par un milieu
hypotonique.
-
Les
constituants :
·
Les osamines : ils sont composés de NAcétylGlucosAmine ou
d’Acide NAcétylMuramique : c’est le composant de la paroi bactérienne.
UDP-NAG + PEP + NADPH à UDP-NAM + NADP. Cette réaction est inhibée par la phosphonomycine.
Chez les archéobactéries, il n’y a pas de muréine mais de la pseudo-muréine
(pas de NAM mais du N.AcétylOsaminUronique).
Les acides aminés :
Cette
chaîne est réticulée grâce au NAM et à son substitue en 3’ : il y a
relation avec la L.Ala, la L.Lys ou le DAP, le D.Glu et la D.Ala.
Chez Staphylococcus aureus, on a L.Lys
– (Gly)5 – D.Ala : c’est un maillage lâche qui lui donne sa forme
sphérique.
Cette
chaîne est réticulée grâce au NAM et à son substitue en 3’ : il y a
relation avec la L.Ala, la L.Lys ou le DAP, le D.Glu et la D.Ala.
Chez Staphylococcus aureus, on a L.Lys
– (Gly)5 – D.Ala : c’est un maillage lâche qui lui donne sa forme
sphérique.
-
La
synthèse du peptidoglycane : elle a lieu en trois endroits différents.
Cytoplasme : synthèse de NAM, ajout des acides
aminés mais on a deux D.Ala à la fin de la chaîne qui va être greffée sur son
transporteur
Inhibition par la
phosphonomycine ou inhibition de la fixation de la D.Ala par la cyclosérine.
Membrane plasmique : ici, on greffe le NAG (on obtient dons
l’unité de base). Le peptide est associé au bactoprénol (lipide membranaire).
L’unité de base subit une élongation (association d’unités) sans
réticulation : c’est la transglycosilation qui est inhibée par la vancomycine.
La bacitracine
inhibe le retour du lipide bactérien.
La couche de
peptidoglycane : il y a
réticulation d’une nouvelle chaîne sur le peptidoglycane préexistant, garce à
une transpeptidase (transpeptidatisation : sortie de la D.Ala terminale au
niveau de la liaison C-N par le NH2 du DAP) (inhibée par les pénicillines).
Remarque : les mycoplasmes sont des
parasites intracellulaires, donc dans un milieu isotonique. L’enveloppe
comprend la paroi et la
membrane.
-
Le
rôle de la paroi : c’est une barrière (active chez les G- pour les
transports). Le peptidoglycane assure la forme cellulaire. La couche la plus
externe a des propriétés :
-
antigéniques :
des particules induisent la production d’anticorps : on obtient donc une
définition de sérotypie bactérienne (grâce à l’acide teïchoïque chez g+, au LPS
chez les g-.
-
de
fixation des phages (bactériophages = virus à bactéries). La recombinaison
génétique à lieu grâce aux bactériophages. N’importe lequel de ces phages ne
peut pas infecter n’importe quelle bactérie. Chez E. coli, le T4 se fixe sur le
LPS, le l se fixe sur la protéine qui transporte le
maltose. Chez bacillus suptilis, le j29 se fixe sur l’acide teïchoïque.
f\ Flagelles et pili.
*
Les flagelles : ils sont facultatifs, de nature protéique (la flagelline),
sont des unités sphériques en hélice et sont ancrés dans la membrane plasmique.
Ils per(mettent les déplacements microbiens : ils ont donc un rôle de
chimiotaxie. Ils ont aussi des propriétés antigéniques : ils permettent de
fixer les phages de type PBS1 sur Bacillus suptilis. On trouve différent type
d’insertion des flagelles :
Le
type d’insertion des flagelles peut être utilisé pour des reconnaissances
bactériennes.
*
Pili (ou fimbriae) : ce sont des éléments facultatifs de la cellule g-,
ils sont de nature protéique comme les flagelles, mais en général plus courts.
Ils procurent à la bactérie qui les portent, une capacité d’adhérence (souvent
associée à la virulence de la bactérie). Ils ont un rôle dans la reconnaissance
entre cellules donneuses et receveuses pendant la conjugaison. Ils sont aussi
le site de fixation des phages comme le M13.
g\ La capsule
C’est l’enveloppe supérieure la plus
externe, souvent polysaccharidique (composée souvent d’acide hyaluronique).
Cette capsule est associée à une virulence comme chez Klebsiella pneumoniae.
Cette enveloppe entraîne un phénomène d’adhérence, mais elle masque aussi les
sites antigéniques, et augmente la taille apparente de la bactérie pour
résister à la phagocytose. Elle permet aussi la résistance à des conditions
externes défavorables.
h\ Les endospores
La sporulation est un phénomène induit
par une carence nutritive. La germination nécessite une activation (choc
thermique, forte variation de pH). La sporulation est une mise en l’abri du
génome (le record de longévité est de 7500 ans) face aux conditions
défavorables du milieu (dessiccation : perte d’eau du milieu).
Parfois, la formation des spores est
associée à une libération de toxines. Par exemple, Bacillus thuregensis sécrète
un cristal particulièrement herbicide.
La structure des spores :
C\ Classification.
La classification est réalisée par des
-
Critères
morphologiques (structuraux)
-
Critères
métaboliques (type respiratoire, condition de vie)
-
Pili,
endospores
C’est une approche
phénotypique.
On peut aussi étudier les séquences
d’ADN robosomiaux. Ils ont les propriétés d’être indispensables à la vie et de
subir des variations pendant l’évolution. Ils permettent d’obtenir une distance
génotypique. Exemple :